Guêtres aux pieds, pennbaz (*) en main
Où donc vas-tu si bon matin ?
Où donc vas-tu si bon matin ?
Où donc vas-tu, mon Corentin ?
Tous nos gars ont pris rendez-vous, hou hou
Pour aller à la chasse aux loups, à la chasse aux loups
Pourquoi n'as-tu donc pas aux pieds
Pourquoi n'as-tu donc pas aux pieds
Tes lourds sabots de châtaignier
Mais tes fins et légers souliers ?
Nous avons à forcer les loups, hou hou
Chaussés de bons souliers à clous, de souliers à clous
Souperez-vous donc dans les bois
Souperez-vous donc dans les bois ?
A ta boutonnière, je vois
Ta vieille cuillère de bois
Après avoir chassé les loups, hou hou
Nous mangerons la soupe aux choux, la soupe aux choux
Mais pourquoi donc as-tu cousu
Mais pourquoi donc as-tu cousu
Sur ton cœur le cœur de Jésus,
Mis ton chapelet par-dessus ?
C'est qu'avant de traquer les loups, hou hou
Ils devront se mettre à genoux, se mettre à genoux
Et que vas-tu chasser ainsi
Et que vas-tu chasser ainsi
Avec le couteau que voici,
Sans emporter ton vieux fusil ?
Ne sais-tu donc plus que chez nous, hou-hou
C'est au couteau qu'on sert les loups, qu'on sert les loups ?
Adieu, mon ami Corentin
Adieu, mon ami Corentin
Va t'embusquer dans un ravin
Au fond du hallier vendéen
Quand, la nuit, hurleront les loups, hou hou
Fais ta prière et pense à nous, et pense à nous.
(*) pennbaz : mot breton, grand bâton de houx avec le bout cerclé de fer, jadis l'arme courante des paysans et des pêcheurs